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seconde patrie.

que jamais à son idée. Je vais à Felsenheim…

– Et, pendant qu’il fait jour, espères-tu donc échapper à ces sauvages qui rôdent aux environs ?… répliqua Fritz. Et si tu leur échappes, comment entreras-tu à Felsenheim, s’ils l’occupent en ce moment ?…

– Je n’en sais rien, Fritz… mais je parviendrai bien à savoir si nos familles sont là… puis je reviendrai !…

– Mon cher François, répondit Harry Gould, je comprends votre impatience et je la partage !… Cependant rendez-vous à nos avis qui sont dictés par la prudence… Si ces sauvages s’emparaient de vous, l’éveil donné… ils se mettraient à notre recherche… nous ne serions plus en sûreté ni à Waldegg, ni ailleurs… »

En effet, la situation serait absolument compromise, et là où se réfugieraient Fritz et ses compagnons, les indigènes finiraient par les découvrir.

Fritz parvint à faire entendre raison à son frère, et François dut se soumettre devant l’autorité de celui qui était peut-être le chef de la famille…

On attendrait, et dès que l’obscurité le permettrait, François et le bosseman quitteraient Falkenhorst. Mieux valait effectuer à deux cette reconnaissance qui présentait bien des dangers. En se glissant le long de la haie vive bordant l’avenue, tous deux essayeraient d’atteindre le ruisseau des Chacals. Si le pont tournant était replié