Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

247
seconde patrie.


« Et où sont-ils ?… demanda Fritz en terminant.

– À Felsenheim, répondit M. Zermatt.

– En grand nombre ?…

– Une centaine au moins, qui sont venus sur une quinzaine de pirogues… et probablement de la côte australienne…

– Et, le Ciel en soit béni, vous avez pu leur échapper !… s’écria Jenny.

– Oui, ma chère fille, répondit M. Zermatt. Dès que nous avons aperçu les pirogues qui, après avoir doublé le cap de l’Est, se dirigeaient vers la baie du Salut, nous nous sommes réfugiés à l’îlot du Requin, dans la pensée qu’il serait possible de se défendre contre leur attaque…

– Père, fit observer François, les sauvages savent maintenant que vous êtes sur cet îlot…

– Ils le savent, répondit M. Zermatt, mais, grâce à Dieu, jusqu’ici ils n’ont pu y débarquer, et notre vieux pavillon y flotte toujours ! »

Voici très succinctement, d’ailleurs, ce qui s’était passé depuis l’époque à laquelle s’est terminée la première partie de ce récit.

Au retour de la belle saison, après les excursions qui amenèrent la découverte de la rivière Montrose, une reconnaissance fut poussée jusqu’à la chaîne de montagnes, où M. Wolston, Ernest et Jack arborèrent le drapeau britannique à la pointe du pic Jean-Zermatt. Or, cela s’était passé une douzaine de jours avant l’ac-