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seconde patrie.

la petite crique où était mouillée la pinasse.

Voici où en étaient les choses. Depuis une quinzaine de jours, les sauvages occupaient Felsenheim, et il ne semblait pas qu’ils eussent saccagé cette habitation. Il n’en avait pas été ainsi de Falkenhorst, et, du haut du monticule, M. Zermatt les vit chasser les animaux après avoir dévasté les chambres et les magasins de la cour.

Cependant, que cette bande eût découvert que l’îlot du Requin servait de refuge aux habitants de l’île, il n’y eut bientôt plus lieu d’en douter. À plusieurs reprises, une demi-douzaine de pirogues traversèrent la baie du Salut, et se dirigèrent vers l’îlot. Plusieurs projectiles, envoyés par Ernest et Jack, en coulèrent une ou deux, et mirent les autres en fuite. Mais, à partir de ce moment, il y eut nécessité de veiller nuit et jour. Ce qu’on devait surtout craindre, ce qu’il serait difficile de repousser, c’eût été une attaque nocturne.

Voilà pourquoi, depuis que leur retraite était connue, M. Zermatt avait rehissé le pavillon au sommet du monticule, pour le cas – bien improbable – où un navire passerait en vue de la Nouvelle-Suisse.