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seconde patrie.


L’îlot du Requin, plus étendu que celui de la Baleine situé à une lieue au nord à l’ouvert de la baie des Flamants, formait un ovale de deux mille six cents pieds de longueur sur une largeur de sept cents, soit un périmètre de trois quarts de lieue environ. Le jour, la surveillance y avait été assez facile, et, comme il importait qu’elle fût non moins efficace entre le coucher et le lever du soleil, on décida, sur la proposition du capitaine Gould, que des rondes seraient faites le long des grèves.

Lorsque l’aube reparut, aucune alerte ne s’était produite. Si les sauvages n’ignoraient pas que l’îlot fût pourvu d’une petite garnison, ils n’auraient pu du moins se douter que, renforcée depuis la veille, elle fût en état de leur opposer une plus sérieuse résistance. Toutefois, ils ne tarderaient pas à s’apercevoir qu’une de leurs pirogues avait disparu, – précisément celle qui avait conduit le capitaine Gould et ses compagnons de la grève de Falkenhorst à l’îlot du Requin.

« Peut-être penseront-ils, fit observer Fritz, que ce canot a été entraîné par la marée descendante…

– Dans tous les cas, mes amis, répondit M. Zermatt, veillons avec soin. Tant que l’îlot ne sera pas envahi, nous n’avons rien à craindre. Bien que nous soyons quinze ici, notre nourriture y est assurée pour longtemps avec les réserves du magasin, sans parler du troupeau