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seconde patrie.

aucune pitié de la part de ces féroces ennemis.

En cet instant, – il était exactement huit heures vingt-cinq, – une détonation, apportée par le vent du nord qui fraîchissait, retentit au large de l’île.

Les assaillants l’avaient entendue, car les plus avancés s’arrêtèrent.

Fritz, Jack et les autres remontèrent aussitôt vers le hangar, quelques-uns d’entre eux blessés légèrement.

« Un coup de canon !… s’écria François.

– Et un coup de canon de marine… ou je ne m’y connais pas !… déclara le bosseman.

– Il y a un navire en vue… dit M. Zermatt.

– C’est la Licorne… répondit Jenny.

– Et c’est Dieu qui l’envoie !…» murmura François.

Les échos de Falkenhorst répercutèrent une seconde détonation, plus rapprochée, et, cette fois, les sauvages reculèrent jusque sous le couvert des arbres.

Alors Jack de s’élancer vers le mât de pavillon, et, leste comme un gabier de hune, il en atteignit l’extrémité.

« Navire… navire ! » cria-t-il.

Tous les regards se portèrent dans la direction du nord.

Au-dessus du cap de l’Espoir-Trompé, en arrière de sa pointe, se dessinaient les hautes voiles d’un bâtiment, gonflées par la brise matinale…