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seconde patrie.

et, matériellement comme moralement, jamais existence n’avait été plus heureuse que sur ce fertile domaine de la Terre-Promise.

Mais, alors, commencèrent les dures épreuves. Le mauvais sort s’acharna contre ces braves gens. Ils eurent la crainte de ne plus revoir ceux qu’ils attendaient, et le malheur d’être assaillis par une bande de sauvages !

Il faut dire, cependant, que, même aux plus mauvaises heures de cette période, soutenus par une piété sincère que rien n’aurait pu ébranler, ils n’avaient jamais désespéré de la Providence.

Enfin les beaux jours revinrent, et les mauvais ne sont plus à redouter pour cette seconde patrie des deux familles.

À présent, la Nouvelle-Suisse est florissante, et elle deviendra trop petite pour recevoir tous ceux qu’elle attire. Son commerce trouve des débouchés en Europe comme en Asie, grâce à la proximité de l’Australie, de l’Inde et des possessions néerlandaises. Très heureusement, – on doit s’en féliciter, – les pépites rencontrées dans le ravin de la rivière Montrose étaient extrêmement rares, et la colonie ne fut pas envahie par ces chercheurs d’or qui ne laissent après eux que désordre et misère!

Quant aux mariages qui avaient uni les familles Zermatt et Wolston, ils ont été bénis du Ciel. Les grands-pères, les grand’mères, ne tardèrent pas à se sentir revivre dans leurs