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seconde patrie.

durée de cette relâche parut bien courte aux hôtes de James Wolston. Le jour dit, personne ne put croire qu’il fût arrivé, et que le lieutenant Littlestone fit ses préparatifs d’appareillage.

Il fallut pourtant en venir aux derniers adieux, avec cette consolante pensée, d’ailleurs, que dans huit à neuf mois on se retrouverait à Capetown et que tous ensemble prendraient la mer à destination de la Nouvelle-Suisse. Néanmoins, la séparation ne laissa pas d’être pénible. Les baisers de Jenny Montrose et de Suzan Wolston furent mélangés de larmes auxquelles se joignirent celles de Doll. La fillette était très affligée du départ de François, lequel avait le cœur gros, tant il éprouvait de sincère affection pour elle. Son frère et lui, en serrant la main de James Wolston, purent se dirent qu’ils laissaient là un ami véritable.

La Licorne mit en mer le 27 dans la matinée, par un temps assez couvert. Sa traversée ne fut ni courte ni longue. Les vents moyens varièrent du nord-ouest au sud-ouest pendant plusieurs semaines. La corvette eut successivement connaissance de Sainte-Hélène, de l’Ascension, des îles du Cap-Vert à la hauteur des possessions françaises de l’Afrique occidentale. Puis, après avoir passé en vue des Canaries et des Açores, au large des côtes de Portugal et de France, elle donna dans la Manche, contourna l’île de Wight, et, le 14 février 1817, jeta l’ancre à Portsmouth.