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seconde patrie.

saires pour les réparer, après avoir opéré le déchargement de la corvette. Elle ne pourrait faire voile pour la Nouvelle-Suisse avant la fin d’octobre.

C’eût été un très regrettable contretemps, si l’occasion ne se fût présentée aux passagers de la Licorne d’abréger leur séjour au Cap.

Il y avait dans le port un bâtiment qui devait appareiller dans une quinzaine de jours. C’était le Flag, trois-mâts anglais de cinq cents tonneaux, capitaine Harry Gould, en partance pour Batavia dans les îles de la Sonde. Relâcher à la Nouvelle-Suisse l’écarterait très peu de sa route, et s’il voulait les prendre à bord, Fritz et sa femme, James et Suzan Wolston avec leur enfant, François et Doll étaient prêts à payer d’un bon prix le passage.

Cette proposition, faite au capitaine Gould, fut acceptée et les passagers de la Licorne transportèrent leurs bagages sur le Flag, où des cabines étaient mises à leur disposition.

Les préparatifs du trois-mâts furent achevés dans l’après-midi du 1er septembre. Ce soir-là, James Wolston, sa femme, sa sœur et le petit Bob vinrent occuper leurs cabines. Puis on prit, non sans quelque émotion, congé du capitaine Littlestone en lui promettant de guetter vers la fin de novembre l’arrivée de la Licorne à l’ouvert de la baie du Salut.

Le lendemain, le Flag mit en mer par un vent de sud-ouest très favorable, et avant le soir