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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/74

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seconde patrie.

enfant, débarqueraient sur son littoral, quel qu’il fût.

S’il n’offrait aucune ressource, s’il était inhabitable, si la présence des indigènes le rendait dangereux, la chaloupe reprendrait la mer après s’être ravitaillée du mieux possible.

Harry Gould fut aussitôt mis au courant, et, malgré sa faiblesse, malgré ses souffrances, il exigea qu’on le transportât à l’arrière de l’embarcation.

Et voici les observations que Fritz crut devoir émettre relativement à la terre signalée.

« Ce qui nous intéresse en ce moment, c’est sa distance. Or, étant donnée la hauteur d’où elle a été observée, et aussi l’état assez brumeux de l’atmosphère, cette distance ne peut être supérieure à cinq ou six lieues… »

Signe d’approbation du capitaine Gould que le bosseman accompagna d’un hochement de tête.

« Donc, reprit Fritz, avec bonne brise, en portant vers le nord, il nous suffirait de deux heures pour accoster…

– Malheureusement, dit François, la brise est incertaine et paraît avoir une tendance à remonter. Si elle ne tombe pas tout à fait, il est à craindre qu’elle ne nous contrarie…

– Et les avirons ?… répondit Fritz. Ne pouvons-nous prendre les avirons, mon frère, James et moi, tandis que vous tiendriez la barre, bosseman ?… Nous ne serions pas à bout de forces pour avoir nagé quelques heures…