Page:Verne - Un billet de loterie - suivi de Frritt-Flacc, 1886.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
113
le numéro 9672.

À onze heures, la kariol se trouvait devant la porte de l’auberge. Le professeur y prit place avec Joël, après avoir dit un dernier adieu à la jeune fille. Puis, tous deux disparurent au tournant du sentier, sous les grands bouleaux de la rive.

Le soir même, Joël était de retour à Dal.




XIII

Sylvius Hog était donc parti pour Bergen. Sa nature tenace, son caractère énergique, un instant ébranlés, avaient repris le dessus. Il ne voulait pas croire à la mort de Ole Kamp, ni admettre que Hulda fût condamnée à ne jamais le revoir. Non ! tant que la matérialité du fait ne serait pas reconnue, il le tenait pour faux. Et, comme on dit vulgairement, « c’était plus fort que lui ».

Mais avait-il donc un indice sur lequel il lui serait possible d’appuyer l’œuvre qu’il allait entreprendre à Bergen ? Oui, mais un indice bien vague, il faut en convenir !

Il savait, en effet, à quelle date le billet avait été jeté à la mer par Ole Kamp, à quelle date et dans quels parages la bouteille, qui renfermait ce billet, avait été recueillie. C’est ce que venait de lui apprendre la lettre de la Marine, lettre qui l’avait décidé à partir immédiatement pour Bergen, afin de s’entendre avec la maison Help et les marins les plus compétents du port. Peut-être cela suffirait-il pour imprimer une utile direction aux recherches dont le Viken allait être l’objet.

Le voyage s’accomplit aussi rapidement que possible. Arrivé à Moel, Sylvius Hog renvoya son compagnon avec la kariol. Il prit passage sur une de ces embarcations d’écorce de bouleau, qui font le service du lac Tinn. Une fois à Tinoset, au lieu de se porter vers le sud, c’est-à-dire du côté de Bamble, il loua une seconde kariol et suivit les routes du Hardanger, afin de