– Il me semble que nous devrions nous marier !
– Je le crois aussi.
– Cela serait convenable, ajouta dame Hansen, comme si c’eût été une affaire discutée depuis longtemps déjà.
– En effet, et de cette façon, Ole, répliqua Joël, je deviendrais tout naturellement ton beau-frère.
– Oui, dit Ole, mais il est probable, mon Joël, que je ne t’en aimerai que davantage…
– Si c’est possible !
– Tu le verras bien !
– Ma foi, je ne demande pas mieux ! répondit Joël, qui vint serrer la main de Ole.
– Ainsi, c’est entendu, Hulda ? demanda dame Hansen.
– Oui, ma mère, répondit la jeune fille.
– Tu le penses bien, Hulda, reprit Ole. Il y a beau temps que je t’aime sans le dire !
– Moi aussi, Ole !
– Comment cela m’est venu, je ne le sais guère.
– Ni moi.
– Sans doute, Hulda, c’est en te voyant chaque jour plus belle, et bonne de plus en plus…
– Tu vas un peu loin, mon cher Ole !
– Mais non, et je peux bien te dire cela, sans te faire rougir, puisque c’est vrai ! Est-ce que vous ne vous étiez pas aperçue, dame Hansen, que j’aimais Hulda ?
– Un peu.
– Et toi, Joël ?
– Moi ?… beaucoup !
– Franchement, répondit Ole en souriant, vous auriez bien dû me prévenir !
– Mais tes voyages, Ole, demanda dame Hansen, est-ce qu’ils ne te paraîtront pas trop pénibles, une fois que tu seras marié ?