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UN CAPITAINE DE QUINZE ANS

aventuré seul dans la forêt, il risque fort de s’égarer. Peut-être le rattraperons-nous en route ?

— Oui… peut-être ! » répondit Dick Sand.

Lorsque tous deux furent revenus à la grotte, le déjeuner était prêt. Il se composait, comme le souper de la veille, de conserves alimentaires, de « corn-beef » et de biscuit. Harris y fit honneur, en homme que la nature a doué d’un grand appétit.

« Allons, dit-il, je vois que nous ne mourrons pas de faim en route ! Je n’en dirai pas autant de ce pauvre diable de Portugais, dont notre jeune ami m’a parlé.

— Ah ! fit Mrs Weldon, Dick Sand vous a dit que nous n’avions pas revu Negoro ?

— Oui, mistress Weldon, répondit le novice. Je désirais savoir si monsieur Harris ne l’avait pas rencontré.

— Non, répondit Harris. Laissons donc ce déserteur où il est, et occupons-nous du départ ! — Quand vous voudrez, mistress Weldon ! »

Chacun prit le ballot qui lui était destiné. Mrs Weldon, aidée d’Hercule, se plaça sur le cheval, et l’ingrat petit Jack, son fusil en bandoulière, l’enfourcha sans même penser à remercier celui qui mettait à sa disposition cette excellente monture.

Jack, placé devant sa mère, lui dit alors qu’il saurait très bien conduire le « cheval du monsieur ».

On lui donna donc à tenir le bridon, et il ne douta pas qu’il fût le véritable chef de la caravane.


CHAPITRE XVI

en route.


Ce ne fut pas sans une certaine appréhension, — rien ne paraissait devoir la justifier d’ailleurs, — que Dick Sand, trois cents pas après avoir remonté la berge de la rivière, pénétra sous l’épaisse forêt, dont ses compagnons et lui allaient, pendant dix jours, suivre les difficiles sentiers.

Au contraire, Mrs Weldon avait toute confiance, elle, femme et mère, que les périls auraient pu doublement inquiéter.