Page:Verne - Un capitaine de quinze ans, Hetzel, 1878.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
316
UN CAPITAINE DE QUINZE ANS

Quatre ans plus tard, on le retrouve établi à Kolobeng, deux cent vingt-cinq milles au nord de Kuruman, dans la contrée des Béchuanas.

Deux ans après, en 1849, Livingstone quittait Kolobeng avec sa femme, ses trois enfants, et deux amis, MM. Oswell et Murray. Le 1er  août de la même année, il découvrait le lac N’gami, et revenait à Kolobeng, en descendant le cours du Zouga.

Pendant ce voyage, Livingstone, arrêté par le mauvais vouloir des indigènes, n’avait pu dépasser le N’gami. Une seconde tentative ne fut pas plus heureuse. Une troisième devait réussir. Reprenant alors la route du nord avec sa famille et M. Oswell, après des misères effroyables, manque de vivres, manque d’eau, qui pensèrent lui coûter la vie de ses enfants, il atteignait, le long du Chobé, affluent du Zambèze, le pays des Makalolos. Leur chef, Sébituané, le rejoignait à Linyanti. À la fin de juin 1851, le Zambèze était découvert, et le docteur revenait au Cap pour rapatrier sa famille en Angleterre.

En effet, l’intrépide Livingstone voulait être seul à risquer sa vie dans l’audacieux voyage qu’il allait entreprendre.

Il s’agissait, cette fois, en partant du Cap, de traverser obliquement l’Afrique du sud à l’ouest, de manière à gagner Saint-Paul de Loanda.

Le docteur partit avec quelques indigènes, le 3 juin 1852. Il arriva à Kuruman et longea le désert du Kalahari. Le 31 décembre, il entrait à Litoubarouba et retrouvait le pays des Béchuanas ravagé par les Boers, anciens colons hollandais, qui étaient maîtres du Cap avant la prise de possession qui fut faite par les Anglais.

Livingstone quitta Litoubarouba le 15 janvier 1853, pénétra au centre du pays des Bamangouatos, et, le 23 mai, il arriva à Linyanti, où le jeune souverain des Makalolos, Sékélétou, le reçut avec grand honneur.

Là, le docteur, retenu par des fièvres intenses, s’adonna à étudier les mœurs de la contrée, et, pour la première fois, il put constater les ravages que faisait la traite en Afrique.

Un mois après, il descendait le cours du Chobé, atteignait le Zambèze, entrait à Naniélé, visitait Katonga et Libonta, arrivait au confluent du Zambèze et du Leeba, formait le projet de remonter par ce cours d’eau jusqu’aux possessions portugaises de l’ouest, et revenait, pour s’y préparer, à Linyanti, après neuf semaines d’absence.

Le 11 novembre 1853, le docteur, accompagné de vingt-sept Makalolos, quitta Linyanti, et, le 27 décembre, il atteignit l’embouchure du Leeba. Ce