les fenêtres, ils avaient vu Jean Nicolef et les autres à portée de les entendre. Aussi en vinrent-ils aux personnalités.
Jean fit un dernier effort.
« Partons… dit-il à ses camarades.
— Non ! répondit Gospodin.
— Non ! répondirent les autres.
— Vous ne voulez ni m’écouter ni me suivre ?…
— Nous voulons écouter ce que ces Germains ivres se permettent de dire, et, si cela ne nous convient pas, c’est toi qui nous suivras, Jean !
— Viens, Gospodin, dit Jean, je le veux !
— Attends, répondit Gospodin, et, dans quelques minutes, tu ne le voudras plus ! »
Au-dedans redoublait le tumulte, éclats de voix qui se mélangeaient, bruit de verres choqués, cris et hochs qui détonaient comme une mitraillade.
Puis un chœur fut entonné à pleine poitrine, — ce chant, qui se traîne sur un monotone trois-quatre, si en honneur dans les universités allemandes :
Gaudeamus igitur,
Juvenes dum sumus !
Post jucundam juventutem,
Post molestam senectutem,
Nos habebit humus !
On en conviendra, ces paroles ne sont rien moins que réjouissantes, et ne méritent qu’un air d’enterrement. Autant chanter un De Profundis au dessert ! Après tout, ce chant est bien dans la note germanique.
Mais, voici qu’une voix se fit entendre, disant :
« Ô Riga, qui t’a faite si belle ?… L’esclavage des Livoniens !… Puissions-nous, un jour, avec l’argent, acheter ton château aux