fanal de Kroff. Celui-ci, qui ne voulait que le voler, étant découvert, se précipita sur le malheureux, et, du couteau qu’il avait à sa ceinture — un couteau suédois à virole — il le frappa au cœur d’un coup mortel.
Le portefeuille de Poch fut alors fouillé. Il contenait la somme de quinze mille roubles en billets de banque de cent roubles chacun.
Mais quelle imprécation échappa à Kroff, lorsque, dans un des plis du portefeuille, il trouva une note avec ces mots :
C’était une précaution que prenait toujours Poch, lorsqu’il allait faire un versement pour le compte de la banque.
« Liste des numéros des billets, dont le double est entre les mains de MM. Johausen frères. »
Ainsi, ces billets, dont on avait les numéros, il ne pourrait les passer, sans grand danger du moins d’être pris !… Cet assassinat, il n’en tirerait aucun profit !…
C’est alors que la pensée lui vint de faire retomber la responsabilité du crime sur le voyageur qui occupait l’autre chambre. Il sortit de l’auberge, il fit des éraflures au-dessous de l’entablement extérieur de la première fenêtre, il força les contrevents de la seconde avec un tisonnier, et rentra dans la maison.
Fou de rage à la pensée que ces billets seraient inutiles entre ses mains, non seulement inutiles, mais dangereux, la plus criminelle des inspirations lui traversa l’esprit.
Pourquoi ne pénétrerait-il pas dans la chambre du voyageur, pour glisser ces billets dans la poche de celui-ci, après lui avoir dérobé ceux qu’il avait sans doute ?
Or, on le sait, Dimitri Nicolef était porteur des vingt mille roubles qu’il allait restituer à Wladimir Yanof. Et alors, tandis qu’il dormait profondément, Kroff trouva dans sa poche cette somme en billets de banque… On n’avait pas les numéros de ceux-là !… Il en prit pour quinze mille roubles auxquels il subs-