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Page:Verne - Un neveu d’Amérique, ou Les deux Frontignac, 1873.djvu/26

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Frontignac.

C’est mon cœur.

Antonia.

Taisez-vous, monsieur, si l’on vous entendait ! Ce salon n’est pas habitué à de semblables aveux.

Frontignac.

Eh bien ! je vais parler plus bas. (Il se rapproche.)

Antonia.

Mon mari est un homme terrible, le moindre soupçon, et je serais perdue.

Frontignac.

Par malheur, madame, vous n’avez rien à vous reprocher.

Antonia.

N’est-ce rien que d’avoir prêté l’oreille à vos protestations d’amour. Du reste, ne vous y trompez pas, ce n’est pas madame Roquamor qui vous écoute, c’est la dame de charité qui vient vous remercier de vos généreuses largesses pour ses pauvres.

Frontignac.

De ces vingt-cinq billets de concert et de mes vingt-cinq louis, y pensez-vous, madame, c’est moi qui suis votre obligé. Je ne vous promets pas d’aller applaudir votre musique, mais ne suis-je pas payé au centuple par ce post-scriptum charmant que votre main divine a bien voulu ajouter à la lettre d’envoi.

Antonia.

Ce post-scriptum ! Que disait-il donc ? Je ne me souviens plus.