Page:Verne - Un neveu d’Amérique, ou Les deux Frontignac, 1873.djvu/64

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pouvais pas me douter qu’il allait m’arriver un neveu… un neveu qui me plaît, que j’aime… Aujourd’hui, je te jure que j’en suis vraiment désolé… et que, si c’était à refaire… mais que veux-tu ?… il est trop tard…

Savinien.

Mais encore, mon oncle.

Frontignac.

Eh bien ! Savinien, je suis un gros égoïste.

Savinien.

C’est entendu…

Frontignac.

Savinien, tu ne m’en voudras pas ?

Savinien.

Non ! non… mille fois non !

Frontignac.

Eh bien j’ai mis toute ma fortune en viager. Vois-tu bien, si j’avais pu deviner…

Savinien.

Mais mon oncle… pourquoi vous excuser ?… N’êtes-vous pas le maître ?…

Frontignac.

Je sais bien, je sais bien ; mais il n’en est pas moins dur, au moment où un petit sacrifice aurait pu assurer ton bonheur, de ne pouvoir rien, absolument rien… J’ai trente mille livres de rente, mais on les enterrera avec moi.

Savinien.

Excellente idée… Cela vous tiendra chaud…