Page:Verne - Un neveu d’Amérique, ou Les deux Frontignac, 1873.djvu/9

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Roquamor.

Ah ! mais…

Marcandier, le retenant.

Du calme ! du calme ! mon cher monsieur !

Roquamor.

Si vous croyez que c’est agréable. Je donne une fête, je me ruine en bougies, en punch, en glaces et en instruments à vent, et personne ne me salue, personne ne fait attention à moi. Bien plus, on me rudoie, on m’injurie, on me bouscule… Ah ! si l’on m’y reprend… J’étouffe… (Entre un domestique avec un plateau chargé de glaces.) Ah ! des rafraîchissements.

Le Domestique.

Pardon, monsieur, les dames d’abord. (Les invités se précipitent sur le plateau, qui est dévalisé en un instant.) Messieurs, messieurs…

Roquamor.

Oh !

Marcandier, savourant tranquillement une glace.

Excellente !

Roquamor.

Je n’ai encore pu attraper qu’un verre d’orgeat… sur mon habit…

Premier invité.

Comme c’est ordonné… Quel gâchis !

Deuxième invité, buvant un verre de punch.

Allez ! pour ce que ça vaut ! Sapristi ! Qu’est-ce qu’on a donc mis là-dedans ?

Roquamor, furieux.

Monsieur !

Marcandier, l’arrêtant et le prenant par le bras.

Du calme ! que diable ! Vous donnez un bal, ça vous ennuie,