Page:Verne - Voyage au centre de la Terre.djvu/49

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bais au fond d’insondables précipices avec cette vitesse croissante des corps abandonnés dans l’espace. Ma vie n’était plus qu’une chute interminable.

Marthe et la jeune fille nous adressèrent un dernier adieu.

Je me réveillai à cinq heures, brisé de fatigue et d’émotion. Je descendis à la salle à manger. Mon oncle était à table. Il dévorait. Je le regardai avec un sentiment d’horreur. Mais Graüben était là. Je ne dis rien. Je ne pus manger.

À cinq heures et demie, un roulement se fit entendre dans la rue. Une large voiture arrivait pour nous conduire au chemin de fer d’Altona. Elle fut bientôt encombrée des colis de mon oncle.

« Et ta malle ? me dit-il.

— Elle est prête, répondis-je en défaillant.