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LES ANGLAIS AU POLE NORD

Johnson chargea la bête sur ses épaules. Les chasseurs se dirigèrent vers le navire en s’orientant sur les étoiles ; leur expédition ne fut pas cependant tout à fait infructueuse ; ils purent abattre plusieurs couples de ptarmigans.

Une heure avant d’arriver au Forward, un phénomène survint, qui excita l’étonnement du docteur. Ce fut une véritable pluie d’étoiles filantes ; on pouvait les compter par milliers, comme les fusées dans le bouquet d’un feu d’artifice. La lumière de la lune pâlissait. L’œil ne pouvait se lasser d’admirer ce spectacle, qui dura plusieurs heures. Pareil météore fut observé au Groënland par les Frères Moraves, en 1799. On eût dit une véritable fête que le ciel donnait à la terre sous ces latitudes désolées. Le docteur, de retour à bord, passa la nuit à contempler ce phénomène, qui cessa vers les sept heures du matin, au milieu du profond silence de l’atmosphère.


CHAPITRE XXVI. — LE DERNIER MORCEAU DE CHARBON.

Les ours paraissaient décidément imprenables ; on tua quelques phoques pendant les journées des 4, 5 et 6 novembre ; puis, le vent venant à changer, la température s’éleva de plusieurs degrés ; mais les drifts[1] de neige recommencèrent

  1. Tourbillons.