hache, ce qui, même dans les mers arctiques, est une vilaine manière de se déshabiller. Il fallait, au contraire, laisser un libre passage à la respiration, qui, devant un obstacle, se fût immédiatement congelée.
L’interminable plaine se poursuivait avec une fatigante monotonie ; partout des glaçons amoncelés sous des aspects uniformes, des hummocks dont l’irrégularité finissait par sembler régulière, des blocs fondus dans un même moule, et des ice-bergs entre lesquels serpentaient de tortueuses vallées ; on marchait la boussole à la main ; les voyageurs parlaient peu. Dans cette froide atmosphère, ouvrir la bouche constituait une véritable souffrance ; des cristaux de glace aigus se formaient soudain entre les lèvres, et la chaleur de l’haleine ne parvenait pas à les dissoudre. La marche restait silencieuse, et chacun tâtait de