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LES ANGLAIS AU POLE NORD

Il demeura debout, sans bouger, jusqu’aux premières lueurs du crépuscule, hardi, tenace, indomptable, et semblant défier la tempête qui mugissait autour de lui.


CHAPITRE XXXII. — LE RETOUR AU FORWARD.

Le vent se calma vers six heures du matin, et, passant subitement dans le nord, il chassa les nuages du ciel ; le thermomètre marquait trente-trois degrés au-dessous de zéro (−37° centig.). Les premières lueurs du crépuscule argentaient cet horizon qu’elles devaient dorer quelques jours plus tard.

Hatteras vint auprès de ses deux compagnons abattus, et d’une voix douce et triste, il leur dit :

« Mes amis, plus de soixante milles nous séparent encore du point signalé par sir Edward Belcher. Nous n’avons que le strict nécessaire de vivres pour rejoindre le navire. Aller plus loin, ce serait nous exposer à une mort certaine, sans profit pour personne. Nous allons retourner sur nos pas.

— C’est là une bonne résolution, Hatteras, répondit le docteur ; je vous aurais suivi jusqu’où il vous eût plu de me mener ; mais notre santé s’affaiblit de jour en jour ; à peine pouvons-nous mettre un pied devant l’autre ; j’approuve complètement ce projet de retour.

— Est-ce également votre avis, Bell ? demanda Hatteras.