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AVENTURES DU CAPITAINE HATTERAS

sont rares sous ces latitudes, et leur moyenne est à peine supérieure au point de congélation.

Vers le 15 du mois de juin, la chaloupe était déjà fort avancée et prenait bonne tournure. Tandis que Bell et Johnson travaillaient à sa construction, quelques grandes chasses furent tentées qui réussirent bien. On parvint à tuer des rennes ; ces animaux sont très-difficiles à approcher ; cependant Altamont mit à profit la méthode des Indiens de son pays ; il rampa sur le sol en disposant son fusil et ses bras de manière à figurer les cornes de l’un de ces timides quadrupèdes, et de cette façon, arrivé à bonne portée, il put les frapper à coup sûr.

Mais le gibier par excellence, le bœuf musqué, dont Parry trouva de nombreux troupeaux à l’île Melville, ne paraissait pas hanter les rivages de la baie Victoria. Une excursion lointaine fut donc résolue, autant pour chasser ce précieux animal que pour reconnaître les terres orientales. Hatteras ne se proposait pas de remonter au pôle par cette partie du continent, mais le docteur n’était pas fâché de prendre une idée générale du pays. On se décida donc à faire une pointe dans l’est du Fort-Providence. Altamont comptait chasser. Duk fut naturellement de la partie.

Donc, le lundi 17 juin, par un joli temps, le thermomètre marquant quarante et un degrés (+5° centigr.) dans une atmosphère tranquille et pure, les trois chasseurs, armés chacun d’un fusil à deux coups, de la hachette, du couteau à neige, et suivis de Duk, quittèrent Doctor’s-House à six heures du matin ; ils étaient équipés pour une excursion qui pouvait durer deux ou trois jours ; ils emportaient des provisions en conséquence.