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AVENTURES DU CAPITAINE HATTERAS

près du bassin polaire ; cependant la plaine se déroulait sans cesse à perte de vue.

Elle n’offrait aucun vestige d’habitation, ni huttes, ni cairns, ni caches d’Esquimaux ; les voyageurs étaient évidemment les premiers à fouler cette contrée nouvelle ; les Groënlandais, dont les tribus hantent les terres arctiques, ne poussaient jamais aussi loin, et cependant, en ce pays, la chasse eût été fructueuse pour ces malheureux, toujours affamés ; on voyait parfois des ours qui suivaient sous le vent la petite troupe, sans manifester l’intention de l’attaquer ; dans le lointain, des bœufs musqués et des rennes apparaissaient par bandes nombreuses ; le docteur aurait bien voulu s’emparer de ces derniers pour renforcer son attelage ; mais ils étaient très-fuyards et impossibles à prendre vivants.