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LA NOUVELLE ÉQUIPE

Le livre de Jean Converset : « Trois ans de Diplomatie Secrète », avait fait son apparition à la mi-avril. Selon toute probabilité, c’était la dernière contribution du colonel pacifiste à l’œuvre qu’il avait voulu servir.


X


Mai s’écoula sans qu’on pût obtenir aucune nouvelle de Pagnanon. Sa vieille amie de l’Isère, à qui Jeanne s’était adressée, n’avait été informée de rien. Mais elle avait promis de tenter une démarche près de sa mère.

Henriette avait le pressentiment d’un déni de justice à l’égard de son malheureux ami ; mais elle ne pouvait confier ses angoisses qu’à Jean, car on avait inventé une fable pour faire accepter à Pierre l’absence du jeune homme. Maurice lui, était maintenant au courant de la situation.

Vers la fin de mai, le docteur déclara Pierre en état de faire le voyage et conseilla son départ. Mais une difficulté se présentait. Jeanne ne voulait pas quitter Maurice, et n’acceptait pas l’idée de laisser son fils partir seul. Jean Tissier, alors, s’offrit pour accompagner son ami.

— Mais vos études ! objecta Jeanne.

— Bah ! c’est l’affaire de trois jours.

— Et le concours, Jean, dit Pierre à son tour.

— Ne te tourmente pas. Je passerai le concours.

— Oh ! tu es bien sûr d’être reçu, toi…

L’avant-veille du départ, Henriette pria Jean de lui accorder quelques instants d’entretien.

— Cher Jean, lui dit-elle, je vais vous paraître égoïste, mais je voudrais vous demander de m’accorder deux jours supplémentaires aux trois que va vous prendre Pierre.

Puis, répondant à l’interrogation du jeune homme.