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Page:Verrier - Essai sur les principes de la métrique anglaise, 2e partie, 1909.djvu/137

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I.r riYTlIME Dl CHANT I27

prête à une reprise dlialeine et admet un silence, qui la fait naturellement ressortir (i). Mais ni la reprise d'haleine ni le silence ne constituent par eux-mêmes une pause : ils peuvent tout aussi bien suggérer une suspen- sion qu'une conclusion (:<) ; ils n'ont plutôt aucune signification précise. Alors qu'ils manquent parfois entre les phrases, on en trouve jusqu'à l'in- térieur des sous-membres, par exemple dans la valse de Roméo et Juliette. Pour la continuité du rythme, il est préférable que la durée du silence entre en ligne de compte dans la durée de l'unité rythmique où il se trouve, c'est-à-dire que le chanteur se conforme exactement à la notation. Mais ce n'est aucunement indispensable, surtout entre deux phrases : comme notre attention est prévenue par la pause finale ou semi-finale qu'une phrase vient de se terminer, elle ne s'attend pas forcément à une nouvelle phrase, elle ne s'attend pas à entendre revenir le temps marqué au moment fixé par le genre et le mouvement précédents du rythme; nous ne serons pas plus désagréablement surpris d'une légère interruption dans la continuité du rvthme que nous ne le sommes au même endroit d'une modulation rythmique proprement dite, c'est-à-dire d'un changement de genre ou de mouvement. Après une pause intérieure, cette interruption surprend davantage, mais sans trop choquer. Ailleurs qu'après une pause, elle nous trouble. Aussi s'en sert-on quelquefois pour produire certains effets: le silence devient alors expressif. Je n'ai pas à l'étudier à ce point de vue, puisque ici je ne m'occupe aucunement de l'expression.

Le sens.

§ i3A- Il doit y avoir coïncidence parfaite, du moins en principe, entre les divisions logiques du texte et les sections rythmiques ; celles-ci ne doi- vent pas enjamber l'une sur l'autre. A moins qu'il n'ait en vue un effet par- ticulier, pathétique ou comique, l'enjambement n'est dans le chant qu'une maladresse.

La phrase et la pe'riode.

^ i35. Nous avons vu que l'alternance binaire est de beaucoup la plus fréquente dans le rvthme intensif (§ io4 et suiv.). De même que la mesure simple contient le plus souvent deux temps ou deux syllabes et la mesure composée deux mesures simples, c'est le membre de deux mesures, la phrase de deux membres et la période de deux phrases qui se rencontrent le plus souvent dans le chant. La première phrase de la période s'appelle antécédent; la seconde, conséquent ou séquence. Le séquence est parfaite quand elle reproduit exactement le dessin mélodique et rythmique de l'an- técédent (3).

(i) Cp. p. no, note 2, et p. 118, note 4-

(2) Cp. !■•« Partie, § i45.

(3) Il y a séquence parfaite dans le texte quand un vers ou membre de vers se répète. Nous en avons des exemples dans plusieurs de nos rondes enfantines : « Su' l'pont du Nord un bal y est donné » (6/s), et ainsi de tous les vers. Les anciens cbants populaire de la Finlande, dont