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Page:Verrier - Essai sur les principes de la métrique anglaise, 2e partie, 1909.djvu/229

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CONCLUSIONS

§ 2i3. Le rythme temporel consiste dans la division sensible du temps- en intervalles égaux. Suivant la manière dont ces intervalles sont remplis- ou simplement signalés, on a un rythme de durée, d'intensité, de hauteur ou de timbre. Le rythme par excellence, auquel on peut réserver le nom de rythme tout court, c'est le rythme intensif : il est déterminé par le retour du temps marqué à intervalles égaux. Xous le mettons subjectivement dans les séries de sons équidistants où il n'existe pas en réalité. On peut l'étu- dier dans la danse, dans le chant et dans la poésie. Comme les intervalles n'en restent presque jamais vides, il se combine presque toujours avec les autres rythmes, qui se subordonnent à lui. C'est par le pouls adap- table de l'attention que nous mesurons ces intervalles. Le rvthme, surtout le rythme intensif, se rencontre partout dans la nature et dans les diverses manifestations de l'activité humaine. Dans ce dernier cas, il est rendu né- cessaire par le principe du moindre efl'ort et par les lois de notre orga- nisme, il est recherché à cause de son excitation. C'est pour cette dernière raison, surtout, qu'il s'est imposé dans les arts. Il est très marqué dans le chant primitif : il v présente des formes précises, appelées mètres, qui diffèrent par le dessin du rythme, de la mélodie et des timbres, et qui sont délimitées par des pauses accentuelles, temporelles, mélodiques et homophoniques. C'est par l'accommodation différente de la langue parlée à ces mètres que sont nées les différentes versifications. Elles sont, à des de- grés divers, ou syllabiques, ou quantitatives, ou accentuelles. Les vers les plus répandus se composent de quatre pieds chacun. Ils existaient aussi dans la poésie indo-européenne, réunis deux par deux en grands vers. Ce mètre s'est conservé chez les Giecs, chez les Latins, chez les Ger- mains, etc., en subissant diverses transformations, amenées en partie par les modifications phonétiques de chaque langue ou par des influences étrangères. L'allitération, la consonance, l'assonance et la rime appa- raissent chez tous les peuples dans les dictons, dans les charmes, dans les prières et souvent dans les lois. On les a introduites dans plusieurs versi- fications, tant à cause de leur valeur émotionnelle que pour faire ressortir les temps marqués principaux et indiquer les divisions rythmiques. Ainsi,