Page:Verrier - Essai sur les principes de la métrique anglaise, 2e partie, 1909.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE II

LA PERCEPTION Dl RYTHME

CHAPITRE I LA MESURE DE L'ESPACE ET DU TEMPS

sj i5. C est j)iu' 1 intermédiaire de nos sens que nous percevons ler\tlime objectit. Mais eonimenl ? Les sensations de la vue, de l'ouïe, du toucher, etc., ne nous iniliquent que les points de l'espace ou du temps entre les- quels nous constatons des intervalles égaux. Mais cette égalité, comment la percevons-nous? Ces intervalles, comment les mesurons-nous ? En d'au- tres termes, par quelle opération de l'esprit, consciente ou inconsciente, mesurons-nous directement l'espace et le temps? Si nous possédions (i priori la notion du temps et celle de l'espace, comme le prétendent les kanlistes, on en pourrait sans doute conclure que nous les mesurons pai' une faculté innée, ;i l'aide d'un métronome et d'un mètre naturels. Mais ces notions, comme toutes celles de l'homme, s'acquièrent ii l'aide des sens et par l'expérience. C'est donc par un phénomène physio-psychologique, ou par une série de phénomènes physio-psychologiques, que nous mesurons les tlurées comme les distances. Il importe beaucouj) en métrique, surtout en métrique expérimentale, de déterminer la nature de ce phénomène ou de ces phénomènes: autrement, on ne saurait estimer la valeur de notre sens du rythme, on ne saurait en expliquer ni l'exactitude ni les erreurs pos- sibles (i). Seul, évidemment, le rythme temporel m'intéresse. Mais pour

(i) Je n'ignoro pas que « the proof of tho piulding is in Ihc cating » : roxpcrimcn talion peut soulo nous montrer avec quelle justesse fonctionne notre sens du ryttime. Il en est de même des machines; mais en mécanique et en physique on ne croit pas connaître la valeur d'un appareil tant qu'on en ignore le principe et la conslruclion. C'est là aussi ce que je veux dire.