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CHAPITRE IV ILLUSIONS D'OPTIQUE

1^ 26. Dans la perception et l'emploi du lythme spatial, il y a d'au- Ires causes d'erreur que l'inexactitude, plus ou moins grande, soit des sen- sations cinétiques et dynamiques, soit des souvenirs qu'elles laissent dans la mémoire. Quelques exemples suffiront.

i" On nous demande de tracer plusieurs traits ou plusieurs points à une distance donnée l'un de l'autre et toujours égale. Si l'intervalle fixé nous paraît grand, nous aurons peur de le diminuer en le reproduisant, et nous serons ainsi portés à l'augmenter peu à peu. C'est l'inverse qui a lieu s'il nous semble petit : nous l'amoindrirons progressivement. Ce deuxième cas est d'autant plus fréquent que dans le souvenir la longueur des intervalles vides tend à décroître et que peut-être la fatigue nous incline h rapprocher les traits ou les points. Il s'est produit dans quatre des cinq expériences précédentes (i).

2° Après un intervalle relativement long, un plus court paraît moindre qu'il n'est en réalité.

3" Un espace partagé paraît plus grand qu'un espace non partagé de dimensions éo-ales :

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De deux intervalles égaux dont l'un est rempli de sculptures et l'autre vide, le premier nous semblera d'ordinaire plus long, non seulement parce ([u'il nous donne plus de sensations visuelles, mais encore et peut-être surtout parce que nous nous y arrêtons pour l'examiner en détail, tandis que nous passons précipitamment sur le second. Le premier nous semblera plus court,

(i) Les angles aigus nous semblent plus grands qu'ils ne le sont en réalité ; les angles obtus, [)lus petits. Si l'on inscrit un carré dans un cercle, on verra que, par suite de cette illusion, les arcs ont l'air d'appartenir à des cercles plus petits. Pour ce cas, v. AVundt, Physiol. Psychol., II, p. 072 et suiv., et en général, ib., p. 544-5/7.