Page:Verrier - Essai sur les principes de la métrique anglaise, 2e partie, 1909.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

8o

ESTHETIQUE DU RYTHME

qu'étaient partout à l'origine et de ce que sont encore en certains pays les chansons à travailler. Quant à la mélodie, elle est parfois des plus rudi- mentaires. Voici, par exemple, celle de deux chansons enfantines (i) :

Allegro ben marcalo.

^-^

i=C5:

m

Pomm' de rai - nette et

2 da

pomm' d'à - pi

ta - pis , ta • pis

m

K
±=z>!=:>=^:

é ë i t

i=*

rou - ge

(f)

^

Legalo, ma ben marcalo.

ta - pis , ta - pis gris (2).

^-T ^^ 1 ^N-


ii=^

» 1 B

A—,

y Ah!

la sa

la - de

7" quand

ell' pou

^

r&:

^=fc==fc^

Le rythme, au contraire, qui seul importe, est bien marqué dans les chan- sons à travailler. Il est invariable, ou à peu près, puisqu'il se moule exacte- ment sur le rythme du travail (3). Ainsi sont nés toutes sortes de rythmes musicaux, qui ont pu passer de ces chansons primitives dans les chansons proprement dites, dans les chansons artistiques, et par suite, après la séparation de la poésie d'avec la musique, dans les vers non chantés. En a-t-il été ainsi? J'y reviendrai plus loin.

(i) J'ai noté l'air d'après le chant d'une jeune élève du lycée Molière. Dans le premier mor- ceau, il faut marquer cliaque temps. Dans le second, il y a jusqu'à « avec » un balancement qui rappelle le tempo di valsa.

(2) Ces chansons à compter se ressemblent partout à presque tous les points de vue. A . p. ex., celle dont se servent les petits Esquimaux et que cite M. W. Thalbitzer dans The Eskimo Language, Copenhague, 190^, p. 386.

(3) Le deiixièmc des airs précités doit en [larlio son rvlhme à celui des mouvements.