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L’ISOCHRONISME DANS LE VERS FRANÇAIS


Le chant n’esl aussi loin de l’isochronisme que dans les t.• t n | • des exemples 1 el II 1 !. C’est que dans cette déclamation les pieds B’unissenl deux par deux, en dipodies, comme les temps de la musique en mesures simples ; a i. ; ou les mesures simples en mesures composées (4’i. 6 s. i • » s ) : un pied fort, allongé pai gique, el un pied faible. Ladipodie devient l’unité principale, comme la mesure (composée) en musique, el pour les mêmes luisons. Ici. nous avons :

224 + 136 = 360 243 + 170 = 413

La durée de ces pieds composés n atteinl pas celle des mesures que nous avons rencontrées dans les exemples III (Plaisir </’.nioitr), l (Noël Païen) el (Chanson de Solveig). Nous trouvons ici pour les deux dipodies :

d. m. i. s. =’.V"~ cl. m. i. n. =6

Pieds forts (^a’i e1 a43) : Pieds faibles (i36 el 170) :

d. m. i, 11. = V 1 d.m.i..u= m 1

En comparant entre eux les intervalles de même nature, soil les dipodies, soit les pieds forts, ><>ii les pieds faibles, on constate qu’il v a un ritardando très marqué. Malgré ce ritardando, hi régularité est plus grande que dans presque tous nos exemples de musique.

Silences.
Exempte 25.

M. Mounet-Sully (L. p. 356).

Si l’on ne tient pas compte du silence médian (= 109"), ce vers se divise en trois pieds objectivement égaux :

Il marcha trente jours, ( ) il marcha trente nuits.

133 133 130 (V)

d. m. i. s. — i’"i d. m. i. //. = i’u o.

On ne peut guère attribuer cet isochronisme parfait an simple hasard, et il ne s’explique pas. du moins pour le deuxième pied. par la forme de la matière linguistique. Doit-on admettre que dans certains cas. ici peut-être, on a bien affaire à un silence mort ? Mais dans quel cas ? Pour bien scander nos vers d’après les tracés, il faudrait pouvoir résoudre cette question.