Page:Vers et Prose, tomes 20 à 23, janvier à décembre 1910.djvu/341

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Tout près
De quelque astre limpide, frais
Comme une goutte adamantine.
Or pâle… Perle… Heure divine…


« Un Bois de Lilas foudroyé »

Barbey d’Aurevilly


Qu’il devait être frais, embaumé, lumineux
Ce bois avant l’orage !
Qu’il devait être beau ! Son feuillage nombreux
Est en forme de cœur… Ô tendre, ô noble image !…
De quel enivrement il reçoit le zéphyr !
Et comme se découpe au ciel de clair saphir
Son dôme de parfums…
Et voici que la foudre
L’a calciné… voici que dans la poudre
Gît son feuillage épars au vent vainqueur…
Son feuillage nombreux et en forme de cœur.


Aridité


Il est des jours de sécheresse
Et de néant :
Le cœur, le cerveau, vainement,
Cherchent la source d’allégresse.
Il est des jours de sécheresse.
Tel qu’au désert l’âpre tourment
De la soif presse
Un voyageur plein de détresse !
Pour notre âme, hélas ! trop souvent,
Il est des jours de sécheresse.

CLAUDE LORREY