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Page:Veuillot - L’Imposture des Naundorff, 1885.djvu/123

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le 8 juin 1795 était scrofuleux et rachitique. La preuve en est que les médecins constatèrent des traces de tumeurs à toutes ses articulations, et plusieurs ulcères sur son corps. Avant d’entrer au Temple, le Dauphin ne présentait aucun symptôme de ces terribles affections. Par conséquent, bien que son frère aîné soit mort de la scrofule, bien que lui-même eût été soumis aux plus affreux traitements et relégué, durant huit ou neuf mois, dans un cachot infect, il est inadmissible qu’une maladie de ce genre ait pu l’atteindre et le conduire à la tombe. Car on naît rachitique, mais on ne le devient pas. Les naundorffistes ont cent fois reproduit ce mauvais argument ; j’en ai déjà dit un mot.

Or on lit dans un passage des Mémoires de leur faux prince, le récit de l’aventure suivante, qui est censée lui être arrivée pendant son séjour au milieu des Vendéens : « Les attentions les plus délicates dont j’étais entouré ne me préservèrent pas d’une maladie, qui fut la suite inévitable de toutes les infortunes que j’avais eu à subir, et sous le poids desquelles succomba ma santé... Cette maladie a duré longtemps, et se développait sous un aspect bien singulier. J’étais enflé à toutes les articulations, et je marchais péniblement ; quand, tout à coup, il se forma sur tout mon corps des ulcères, dont je porte aujourd’hui les cicatrices. Cette crise dissipa les douleurs qui me déchiraient, et peu à peu ma guérison se consolida. »

Des enflures à toutes les articulations ; des