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Page:Veuillot - L’Imposture des Naundorff, 1885.djvu/145

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enfants de Naundorff ont leur rang dans ce cortège.

Enfin, pour couronner l’édifice, Naundorff lança un livre intitulé : la Doctrine céleste, où il promulguait la « nouvelle religion ». La religion de Naundorff n’était pas si nouvelle que cela. Elle avait des rapports intimes avec l’hérésie d’un drôle nommé Vintras, qui faisait dire la messe par des femmes, et prétendait notamment que l’homme devait obéir à ses sens, théorie qui ne pouvait manquer de plaire à l’aventurier prussien. Naundorff et Vintras, il faut le reconnaître, n’étaient point tout à fait d’accord, mais leur léger dissentiment portait beaucoup moins sur une question de doctrine, que sur une question de prééminence. Chacun des deux voulait être le chef suprême ; d’où la difficulté de s’entendre absolument.

Le 8 novembre 1843, un bref du pape Grégoire XVI à l’archevêque de Tours, condamna d’une manière solennelle la dégoûtante hérésie de Vintras. Ce bref signalait et condamnait aussi, comme étant connexes « aux délires » de Vintras, les « abominations », les « erreurs exécrables » de Naundorff, « de cet homme perdu », déclarait le Souverain-Pontife, « qui se vante mensongèrement d’être le duc de Normandie » ... Illius perditi hominis qui FALSO se Normandiæ ducem jactat !

Après cela, je n’ai plus rien à dire sur Naundorff, et j’aurais terminé ce travail, s’il ne me restait à parler de sa progéniture.