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Page:Veuillot - L’Imposture des Naundorff, 1885.djvu/17

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Aussitôt pensé, aussitôt fait. Ils ont redoublé d’efforts, et se sont établis à la fois sur le terrain de la monarchie autoritaire et du catholicisme le plus pur, le plus pieux. « Charles XI », de protestant sceptique, s’est, en un tour de phrase, fait l’homme du Cœur de Jésus et de l’Infaillibilité. Il ne se croirait pas assez catholique s’il ne l’était pas avec exaltation. Il n’a même pu attendre, tant sa foi subite a été brûlante, d’avoir abjuré le protestantisme pour vouer la France au Sacré-Cœur.


La foi qui n’agit pas est-ce une foi sincère ?

Hélas ! Cette parade odieuse a réussi. De candides royalistes, de très bons catholiques ont vu dans l’audace même du mensonge une preuve de sincérité.

Toute cette exploitation curieuse et navrante des meilleurs sentiments, des plus nobles aspirations est racontée et jugée dans ce petit volume. L’auteur ne juge pas seul la cause qu’il a étudiée ; il a pour assesseurs les faits et le bon sens. En même temps qu’il a exécuté des imposteurs, il a écrit, sous la forme vive de la polémique, une page d’histoire.

Eugène Veuillot.