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Page:Veuillot - L’Imposture des Naundorff, 1885.djvu/45

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fondant en larmes, c’est lui-même, on ne peut le méconnaître. »|2}}

 « Quant à Dumangin, il n’avait, pour la première fois, vu l’enfant royal que depuis quelques jours, lorsqu’il fut appelé à lui donner des soins, mais il ne doutait pas plus que ses collègues de son identité. »

L’autopsie démontra que la mort de Louis XVII n’était pas le résultat d’un empoisonnement. Bien entendu, je ne vais pas donner les détails de cette opération. Ce fut Pelletan qui la pratiqua, devant ses trois collègues et six témoins. Je note seulement le fait que voici : l’inspection du cadavre terminée, les trois autres médecins et les six témoins s’écartèrent un peu. Alors, Pelletan, croyant n’être pas vu, – il se trompait d’ailleurs, Dumangin le vit et, plus tard, l’a déclaré en une lettre rendue publique, – Pelletan déroba furtivement le cœur et une partie de la chevelure, enveloppa le tout d’un linge et cacha son pieux larcin dans sa poche. À faire cela, Pelletan risquait tout simplement sa tête. On pouvait le surprendre, et la preuve, c’est que Dumangin le surprit. Surpris, il pouvait être dénoncé à la Convention, qui n’aurait probablement pas hésité à diriger vers la guillotine un criminel assez audacieux, assez téméraire pour donner une preuve manifeste de son incivisme, en détournant, comme s’il les eût estimés des reliques, le cœur et la chevelure du petit Louis Capet. Certes, il n’est plus permis d’en douter devant cet acte hardi, elle était absolue, la certitude de Pelletan ! Encore