Page:Veuillot - L’Imposture des Naundorff, 1885.djvu/69

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qui s’impose, c’est qu’il y en eut de faux. S’il y en eut de faux, on doit alors reconnaître que l’abominable imposture en question a pu se produire.

Je vais donc présenter les compétiteurs de Naundorff. Imitant M. de La Sicotière, à qui j’emprunte les éléments de ce chapitre et du chapitre VI, je suivrai l’ordre le plus simple, l’ordre chronologique, sauf en ce qui concerne Richemont ; l’importance que ce dernier sut acquérir me faisant une obligation de lui consacrer une place à part, je le réserve pour la fin du défilé.

Après la mort du vrai, les faux Louis XVII ne se firent pas attendre. « Plusieurs individus, raconte M. de La Sicotière, cherchaient déjà, entre 1795 et 1800, à exploiter à leur profit l’évasion supposée et à se faire passer pour le Dauphin, mais discrètement, à huis clos pour ainsi dire, et sans même que l’histoire ait retenu leurs noms. »

Ces imposteurs, qui ne dirent pas leurs noms et qu’on n’a point revus, ne pouvaient guère être pris au sérieux, du reste. Aux plus crédules, faut-il encore au moins fournir une explication quelconque. Plausible ou non, c’est un détail secondaire ; les dupes afflueront toujours. Mais, sans explication, point de dupes ! Or, les premiers faux dauphins n’avaient pas d’histoire, plus ou moins grotesque, à raconter, pas d’explication, plus ou moins stupéfiante, à fournir. L’essentiel leur manquait. Un auteur oublié maintenant, Regnault-Warin, allait venir au