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Page:Veuillot - L’Imposture des Naundorff, 1885.djvu/97

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nouvelles recherches ont été faites, et aujourd’hui M. de La Sicotière nous dit : « Richemont, ce n’est pas Perrein, c’est peut-être Hébert ! » Peut-être !

Mais, à quoi sert de m’attarder à ces considérations, qui seraient bonnes à présenter si l’on ignorait véritablement l’origine de Naundorff ? Cette origine, on la connaît ! On la connaît par les déclarations de Naundorff lui-même. J’ai recours une fois de plus à M. de La Sicotière : « Naundorff (Charles-Guillaume), écrit-il, était né à Postdam d’une famille juive. En 1810, il était horloger en bois, à Berlin. En 1812, il s’établissait à Spandau, y obtenait des lettres de bourgeoisie le 8 décembre, en qualité de sujet prussien et s’y mariait en 1818. Dans son acte de mariage, il se déclarait protestant de la confession d’Augsbourg et âgé de quarante-trois ans, ce qui le fait naître en 1775, c’est-à-dire dix ans avant le Dauphin... En 1824, il fut accusé de fausse monnaie, et condamné de ce chef à trois ans de prison. Durant les débats de cette affaire il persista à se dire né en 1775. »

Telle est l’origine de Charles-Guillaume Naundorff. Elle est exacte, à moins qu’il n’ait menti avec une inconcevable audace en 1812, 1818 et 1824. Dans ce dernier cas, quel crédit pourrait-on donner à ses assertions ultérieures ?

Une chose qui, celle-là, est tellement certaine que la plupart de ses partisans n’osent point la contester, c’est qu’à son arrivée à Paris, en 1832, Naundorff ne savait pas un traître