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Page:Vialla de Sommières - La nation aux gardes-françoises, 1789.djvu/7

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Ah, non sans doute, j’ai lu dans le cœur de ces braves soldats et dans leur marche ; je les ai toujours vu concilier les intérêts de leur Prince et celui de son Peuple.
Toujours fidèles à leur digne Maître, s’ils ont refusé d’exécuter des ordres sanguinaires, c’est qu’étant sûrs du cœur de Louis, ils n’ont pu, sans injustice, croire que ce fussent les siens : ils ont voulu que Louis ne régnât pas sur un monceau de cadavres sanglants ; ils ont voulu que Louis fût toujours Roi des Français. L’eût-il été sans Sujets ?... Est-il de Roi sans Peuple ?...
Que les intérêts d’un grand Peuple soient lésés ; que le Monarque séduit, trompé et sans égard, persiste dans des dispositions peu favorables, son Peuple, ses Soldats, doivent-ils raisonnablement être les victimes des astuces et de l’adulation qui l’égarent ? Quel droit un tel Monarque a-t-il alors sur des troupes qu’il tire du sein même de ce Peuple ? Ne les perd-il pas tous ? Les intérêts d’un seul doivent-ils balancer jamais ceux d’une grande Nation ?