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II

LES BARBARES DE LA JUNGLE ET DES PAMPAS


Le premier barbare qui entre dans la poésie de Leconte de Lisle est probablement le tigre, le roi rayé, la bête formidable qui habite la Jungle. Il y a été précédé par le Roi des Runes, si les poèmes ont été composés dans l’ordre où ils ont été publiés. Car le Runoïa paraît le 15 août 1854 dans la Revue de Paris et la Jungle ne paraît que le 15 février 1855 dans la Revue des Deux-Mondes[1]. Mais dans une lettre à Mme X., que les éditeurs datent de 1853, Flaubert commente « le Tigre », — ainsi appelle-t-il la Jungle, — et il le compare au « Bœuf », c’est-à-dire au héros de Midi des Poèmes Antiques[2]. Évidemment il a reçu une copie du poème sur le tigre, non encore imprimé, ni peut-être encore intitulé, et celui-ci

  1. Le poème sera plus tard intitulé Les Jungles.
  2. Flaubert, Œuvres complètes, Paris, Conard, t. IX (t. II de la Correspondance), p. 411-413.