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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/11

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AVANT-PROPOS


Le titre de ce livre en indique clairement le sujet.

Des critiques très pénétrants et très fins ont montré combien l’œuvre de Leconte de Lisle répondait, malgré les apparences, aux goûts de la génération qui la vit naître. Ils ont expliqué pourquoi ce Français du xixe siècle s’est intéressé à des civilisations depuis si longtemps disparues et à des pays si éloignés du nôtre, pourquoi il s’est passionné en particulier pour l’histoire des mythologies et des religions. Et ils ont vanté avec l’éclatante beauté de ses poèmes leur valeur scientifique.

Ils avaient raison. Mais si l’on a vanté jusqu’ici la valeur scientifique des Poèmes antiques et des Poèmes barbares, ça été surtout, il faut bien le dire, en se fiant à l’impression qu’ils produisent à première vue : car personne encore n’a examiné les fondements de l’édifice, ni demandé à ce poète-historien de montrer les documents où il a puisé sa science.

Il m’a semblé qu’il y avait lieu de le faire.

L’œuvre de Leconte de Lisle m’a paru assez grande et assez belle pour mériter d’être traitée comme celles de Corneille et de Racine le sont depuis tant d’années, comme celle de Hugo l’est depuis quelque temps. D’avance j’étais sûr qu’elle ne perdrait rien, qu’elle gagnerait au contraire à ce qu’on en recherchât les sources, et leur découverte a confirmé ces prévisions.