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LA MORT DE SIGURD[1]


Le mot edda signifie grand’mère. Les Eddas sont donc les récits de la grand’mère. On désigne sous ce nom deux recueils islandais, l’un en vers, l’autre en prose. Le premier est le plus ancien. Découvert au milieu du xviie siècle, il semble avoir été fait à la fin du xie. On l’appelle l’ancienne Edda ou, du nom de son auteur, l’Edda de Sæmund, pour la distinguer de l’Edda en prose, composée un siècle plus tard par Snorri Sturluson.

Les poèmes de l’ancienne Edda appartiennent sans doute à des dates diverses. Plusieurs ont pu être composées par Sæmund lui-même d’après des traditions orales. D’autres ont été vraisemblablement transcrits par lui tels qu’il les recueillit de la bouche de ses contemporains, et dans le nombre plus d’un s’était transmis peut-être de génération en génération sans être altéré depuis une haute antiquité. On peut même affirmer que certaines des traditions racontées dans ces poèmes remontent jusqu’aux temps les plus reculés, jusqu’à l’époque de l’émigration des tribus scandinaves dans le Nord.

L’ancienne Edda se divise en trois parties. La première renferme des chants mystiques et cosmogoniques, et ce sont les plus précieux monuments qui nous restent de la mythologie primitive de la race scandinave. La deuxième partie renferme des compositions didactiques et morales. La troi-


  1. Poèmes barbares, XV.