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CHAPITRE VI


Poèmes espagnols


L’APOTHÉOSE DE MOUÇA-AL-KÉBYR[1]


Quand il emprunta le sujet des poèmes de Nurmahal et de Djihan-Ara à l’Histoire générale de l’Inde ancienne et moderne, par M. de Marlès, Leconte de Lisle fut frappé du titre dont l’historien avait fait suivre son nom : auteur de l’Histoire de la domination des Arabes en Espagne. Le plaisir que lui avait donné le premier ouvrage l’engagea à lire le second, et il ne dut point être déçu, car elle est pleine d’intérêt l’Histoire de la domination des Arabes en Espagne et en Portugal, rédigée sur l’Histoire traduite de l’arabe en espagnol de M. Joseph Conde, par M. de Marlès[2].

M. de Marlès, on le voit, indiquait loyalement dans son titre même que son histoire était une simple adaptation d’une histoire écrite en espagnol. Celle-ci, qui avait paru à Madrid en 1821, avait jeté un jour tout nouveau sur un sujet réputé épuisé. C’est que jusque-là ce sujet était connu des Espagnols et des autres peuples chrétiens seule-

  1. Poèmes tragiques, I.
  2. Paris, 1825, 3 vol. — En disant que Leconte de Lisle lut l’Histoire de la domination des Arabes seulement après avoir lu l’Histoire générale de l’Inde, je fais une hypothèse, mais elle me paraît très vraisemblable.