Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/105

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et destruit devant iaus et estoient retorné a grant gaaing sanz domage, et cil ausi qui gardoient les marches par devers Bretaigne restoient passé tout outre et avoient tout gasté par feu et par occision ; et tout ce estoit meu par i breton qui avoit non Yvemars[1], qui se commençoit à rebeller et à efforcier contre iaus.

Après le parlement, envoia li empereres son fil Lothaire ou roiaume de Lombardie : i moine qui Wales avoit non li bailla pour lui garder, si li apartenoit de lignage, et ovec lui Geront[2] son chambellenc, et li commanda que il ovrast par leur conseil et adreçast les privées choses et les communes du roiaume. Pepin, son autre fil envoia ausi ou roiaume d’Aquitaine pour la terre garder et governer ; mais avant li fist espouser la fille le conte Theodebert[3].

Après ces choses ensi faites, quant ce vint vers le mois de septembre, il ala chacer et soi deporter en deduiz de bois selonc la costume de France, et puis passa le Rim pour yverner en un lieu qui en Tyois est apelez Franquenoforh[4]. Là fist asembler i parlement

  1. « Cujus nomen Wiomarchus fuit. » Sur la révolte de Wiomarc’h, qui eut lieu de 822 à 825, voir A. de La Borderie, Hist. de Bretagne, t. II, p. 23-26.
  2. « Geruncus » en latin. Ce personnage est qualifié, dans une lettre de Frothaire, évêque de Toul : « summus sacri palatii ostiarius », chef des huissiers du palais. Il devint ensuite moine dans l’abbaye de Prüm (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. VI, p. 386, note f).
  3. Le royal ms. 16 G VI ajoute en note : « Après ce que il eu espousé, il envoia es parties de Acquitainne certaines personnes pour le païs governer et deffendre. » — Théodebert était comte du « pagus Madriacensis », pays de Madrie, Normandie et Île-de-France, compris entre la forêt d’Yveline, la Seine et l’Eure.
  4. Franquenoforh, Francfort.