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XX.
Comment li empereres fu restabliz en l’empire ; comment Lothaires ardi et prist la cité de Chalon, et comment li empereres i vint au secors, mais ce fu trop tart ; coment il le chaça jusques à Blois et comment il vint à lui à merci, et comment li empereres acusa ses traiteurs par devant les barons.

Quant Lothaires s’en fu fuiz en Borgoigne, si com vous avez oï, li cuens Lamberz[1] et li cuens Manfroiz[2], qui sa partie soustenoient, furent demoré en Normandie, et il et pluseur autre qui estoient de leur acort. La terre gardoient et la voloient tenir à force contre l’empereor. Moult en avoit grant despit li cuens Odes[3] et maint autre de la partie l’empereor. Genz assemblerent pour iaus chacer du païs ou pour combatre encontre aus, se autrement ne povoit estre. Mais ceste emprise leur torna à domage et à confusion pour ce que ele ne fu pas si bien ne si sagement amenistrée

  1. Lambert, comte de Nantes, un des principaux partisans de Lothaire, mourut en 837 (Annales de Saint-Bertin ; Annales Fuldenses).
  2. Mainfroi, comte d’Orléans, qui avait joui d’une grande autorité auprès de Louis le Débonnaire, conspira contre lui en 830 avec Pépin, roi d’Aquitaine, devint ensuite un des principaux partisans de Lothaire et, en 836, mourut en Italie où il l’avait suivi (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. VI, p. 359, note a).
  3. Eudes, qui, en 828, avait été nommé comte d’Orléans en place de Mainfroi (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. VI, p. 312), fut à son tour, en 830, écarté au profit du même Mainfroi par les ennemis de Louis le Débonnaire (voir supra, chap. xvi, p. 100).