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thaire ; du concile des evesques et puis comment li roiaumes fu partiz entre Challe le Chauf et Loys son frere.

[1]D’Aes la Chapelle se parti li rois Kalles et retorna vers France et vint en la cité de Noion[2]. Là tint parlement à un prince des Normanz qui avoit non Roric. Si fu la fins tele que il le reçut en amor et en aliances. Après, espousa cele Richeut[3] dont nous avons parlé, que il tenoit devant sanz mariage. De là retorna à Es la Chapele ; là oï tiex noveles dont il ne se donoit garde, car Loys ses freres, li rois de Germanie, li manda par ses messages que se il ne s’en issoit tantost de la vile d’Aes et de tout le roiaume qui avoit esté Lothaire son frere, et se il ne le rendoit en pais es mains des princes du roiaume, ausi com il le tenoient au jor que il trespassa, bien seust-il que il vendroit seur lui à armes et que il auroit à lui bataille. Tant alerent message d’une part et d’autre, que la besoigne à ce menerent, que sairement furent fait des ii parties de tenir les convenances[4]. Pour le roi jura li uns de ses messages[5] et dist ensi : « Je jur pour le roi Kalle mon segneur, que il se consent à ce que li rois Loys ses freres ait

  1. Annales de Saint-Bertin, année 870.
  2. Latin « apud Noviomagum palatium. » C’est Nimègue et non pas Noyon.
  3. Les Annales de Saint-Bertin font connaître la date de ce mariage, « in die festivitatis septuagesimæ », soit le dimanche 22 janvier.
  4. Ces conventions furent établies à Aix-la-Chapelle le 6 mars 870 (cf. Mon. Germ. hist. Capitularia regum Francorum, éd. Boretius et V. Krause, t. II, p. 191 (Pactiones Aquenses)).
  5. Celui qui jura pour Charles le Chauve fut le comte Engelrand, son camérier (Ibid., p. 192).