Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/267

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son oncle se parti d’Andromaque et s’en ala à Ès la Chapele ; III jors i demora, puis s’en ala à Conflens[1] encontre Kalle son frere qui revenoit parler à lui. Et quant il orent ensemble parlé, Kalles s’en repaira en Alemagne par la cité de Mez et Loys passa outre le Rihm. Mès Kallemannes leur freres ne vint pas à eus ne à l’empereor son oncle, qui mandé l’avoit ; si fu pour ce que il estoit encores enpeechiez pour la guerre que il menoit contre les Wandes.

Li empereres envoia en ce contemple le conte Corrat[2] et autres princes aus Normanz, qui par navie estoient entré en Saine, et leur dist que il feissent à eus tel pais ou tiex trieves com il porroient, et puis retornassent à lui au parlement pour renuncier ce que il auroient fait. Lors s’en ala à Saumonci pour tenir son parlement ; là vindrent à lui si home de la partie du roiaume Lothaire, son frere, qui estoient eschapé de la desconfiture d’Andromaque. Volentiers les reçut et leur dona dons et benefices. Aus uns, dona petites abbaïes, si comme eles estoient toutes entieres ; et aus autres, petiz benefices de l’abaïe Marciene[3] que il avoit devisée et desmembrée. Après, ordena et commanda que li fluns de Saine fust bien gardez a plenté de bone gent, et de çà et delà, pour les Normanz qui enz de-

    Charles le Chauve tint son plaid quinze jours après la Saint-Martin, « placitum suum in Salmonciaco 15 die post missam sancti Martini condixit ».

  1. « Apud Confluentes », à Coblentz.
  2. Conrad, comte de Paris, fils de Conrad, comte d’Auxerre, frère d’Hugues l’Abbé (Mon. Germ. hist., Scriptores, t. I, p. 511, n. 24).
  3. Latin « de abbatia Martianas », abbaye de Marchiennes, Nord, arr. de Douai, ch.-l. de cant.