Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/285

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ardent continuement et en toutes saisons devant l’autel de la Trinité. La premiere establi pour l’âme de l’empereor Loys, son pere ; la secunde pour l’âme de la roine Judith, sa mere ; la tierce pour lui ; la quarte pour la roine Hermentruz, sa premiere fame ; la quinte pour la roine Richeut, sa presente fame ; la sisiesme pour toute sa lignie presente et trespassée ; et la VIIme pour Boson et pour Gui, et pour touz ses autres familiers. Après, establi XV cierges en refetor, à metre seur les tables en yver, pour ce que li covent i vet trop tart aucunes foiz à collation, pour le service qui pas ne puet estre acompliz par jor, et meismement aus granz festes.

Après, dona IX liues de Saine, en un tenant, et tout continuement ; si commence au desus de Saint Cloout, au ru de Sevre, et dure jusques au ru de Chambric, au desouz de Saint Germain en Laie, si entierement et si franchement que nus n’i a ne pescherie ne justice haute ne basse, ne ou cors, ne en l’iaue, ne es rivages, en quelque terre que ce soit, fors li abbés et li convenz de Saint Denyse qui ausi franchement la tient comme li roi de France l’ont touz jors tenue.

[1]Pour ce que il avoit pris de l’or et de l’argent et des richeces de laienz pour ses guerres maintenir contre ses freres, que li ancien roi et li prince avoient laienz offert jadis par grant devotion, vot-il doner ausi comme en restor la foire du Lendit[2], qui par tout li monde est

  1. Cf. lat. 12710, fol. 5, 1re col.
  2. Sur cette foire du Lendit, voir D. Félibien, op. cit., p. 97 ; Du Cange, Vo indictum ; Bull. de la Soc. de l’histoire de Paris et de l’Île-de-France, t. XXIII (1896), p. 101 et suiv., et surtout abbé Lebeuf, Hist. de la ville et de tout le diocèse de Paris (éd. 1883), t. I, p. 537 à 556.