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musarz de la cité, qui por la raisom de la commune faisoient semblant de soi reveler et drecier contre la corone. Mais moult en i ot de cex qui chier le comparerent[1]. D’Orliens s’en vint à Paris[2] qui est sieges roiaus, car là souloient li anciem roi faire lor asemblées et lor parlemenz por traitier de l’ordenance dou roiaume et de sainte Eglise, si come l’on trove es ancienes estoires. Et cit noviaus rois le fit ensi selonc ce que li tens et ses noviaus aages le requeroit. Toz li roiaumes se tenoit à bien paiez de ce que il avoient tel remanant de lor bon segnor le roi Loois le Gros, et tel qui les prodomes soutendroit et norriroit et les mauvais felons abatroit et destruiroit. Et de tant avoient-il plus grant joie et plus grant delit[3] de ce que il avoient droit hoir por le roiaume governer, de quoi pais et honor lor venoit, quand il regardoient l’empire de Rome et le roiaumes des Anglois qui por defaut de droit hoir avoient receu maint grand domage et maint grant destorbier, et qui estoient ausi come dou tot dechau de lor noble estat au tens de lors.

    la fin de ce mois. Après la mort de Louis VI, une sédition avait éclaté dans cette ville qui essaya de s’ériger en commune (latin : occasione communie). Louis VII la réprima, mais quelques mois après, entre janvier et avril 1138, il accorda à cette ville une charte de privilèges et l’amnistie pour tous les faits relatifs à cette insurrection (A. Luchaire, Hist. des institutions monarchiques de la France sous les premiers Capétiens, t. II, p. 162-163, et Études sur les actes de Louis VII, no  15).

  1. Le royal ms. 16 G VI, fol. 310 vo, ajoute en note : « Car il les fist punir selon le droit de justice, un chascun, selon ce que mespris avoit contre la royale magesté. »
  2. Le roi dut être à Paris à la fin du mois d’août.
  3. Delit, plaisir.