Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/142

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mettre son entente à oster la jurisdiction temporelle des eglises. Mais si tost que le roy sceust que l’en parloit de ceste chose et que l’en en murmuroit, il leur fist respondre que les droiz et les libertés que ses predecesseurs avoient données aus eglises, il n’entendoit pas en riens oster ne amenuisier, ains estoit son entente de les avant acroistre. Mais il avoit fait ce conseil assambler pour cause que les excés tant des officiers du roy comme des prelaz fussent amendez et corrigez.

Item, en celle meismes année, ottroia le roy duchié de Bourbon à messire Loys conte de Clermont[1], et fu depuis appellé duc, qui par avant estoit nommé seulement le seigneur de Bourbon.

Edmont[2], oncle du roy d’Angleterre Edouart, duquel nous avons avant parlé, si afferma que Edouart le viel, son frere, vivoit encore ; c’est assavoir le pere dudit Edouart le jeune roy. Et pour ceste cause ne vouloit ledit Edmont obeir audit Edouart le jeune roy. Et aveques ce, fu ledit Edmont accusé de traïson, et pour ce, fu-il commandé, de par son neveu, le jeune roy Edouart, qu’il eust la teste copée.

Item, en celle meismes année, le conte Guillaume de

  1. Ce fut par des lettres du 27 décembre 1327 que Charles IV le Bel érigea en faveur de Louis sire de Bourbon et de ses hoirs la baronnie de Bourbonnais en duché-pairie, en y comprenant les terres d’Issoudun, de Saint-Pierre-le-Moustier et de Montferrand avec le comté de la Marche (Huillard-Bréholles, Titres de la maison ducale de Bourbon, t. I, p. 320, no 1850).
  2. Edmond, comte de Kent, oncle d’Édouard III, arrêté le 13 mars 1330, fut exécuté le 19 mars (Thomas Walsingham, Historia Anglicana, t. I, p. 192). Cf. Jean le Bel, Chronique, éd. Viard et Déprez, t. I, p. 100 à 103, et Froissart, éd. Luce, t. I, 2e partie, p. 87 à 89 et 303-304.